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La marche de l’hippocampe
Loïc de Kerviler, skipper de SEA-CLICK
Cette année est une grande année pour l’hippocampe, car l’espèce a été déclarée en péril. Elle fait donc maintenant l’objet de toutes les attentions afin d’empêcher une disparition paraît-il déjà annoncée. C’est donc encore dans la félicité de cette bonne nouvelle que, comme chaque année, les hippocampes se sont donnés rendez-vous dans les chaudes eaux bretonnes afin de mesurer leur vitalité. Non il ne s’agit pas de ce que vous croyez, il s’agit simplement d’une course qui a lieu chaque année au mois d’août et qui rassemble un grand nombre d’entre eux. Ce véritable « challenge » voit se côtoyer toutes les sortes d’hippocampes, les jeunes, les vieux, les grands, les petits, les gros, les maigres etc…. Tous y viennent pour se mesurer et se divertir.
Cette marche se déroule sur 2 jours en plusieurs étapes. Cette année, le plateau a été très impressionnant par sa qualité et sa diversité. Un hippocampe a particulièrement retenu l’attention de tous. C’était sa première marche. Tout fier de participer, il envoya mille sourires avant le départ, virevoltant au milieu des anciens beaucoup plus réoccupés que lui de se faire une bonne place pour le départ de la marche afin d’être en tête du cortège.
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Cliquer pour agrandir Le départ de la marche le surprit un peu ; devant tant d’agitation et de fébrilité des concurrents, il en oublia même de prendre les vitamines qu’il avait pris grand soin d’emporter avec lui. Bien vite doublé par tous ces beaux hippocampes mieux affutés que lui, il prit sa place dans le cortège dont il ferma la marche. Quel beau spectacle que tous ces hippocampes devant lui se dandinant au grès du vent et de la mer. Il pouvait voir leurs bras largement ouverts et leurs longues chevelures volant au vent. Mais à force de rêver, notre hippocampe en oublia de marcher et bientôt les autres hippocampes disparurent à l’horizon. Soudain il se rendit compte qu’il était seul. Que faire ? Rebrousser chemin, couper au plus court ou continuer seul sa marche, quitte à arriver bien après les autres hippocampes qui avaient déjà dû rallier le lieu de rendez-vous prévu pour le rassemblement et la pause casse-croûte. Il décida courageusement de continuer et se remit en marche avec détermination. Tant pis s’il n’avait pas les bonnes chaussures, il fallait marcher.
Lorsqu’enfin il arriva au lieu de rendez-vous, fatigué mais heureux, il constata que tous les hippocampes étaient déjà sur le départ. Mon dieu, pas de repos se dit-il ! Il prit une nouvelle fois le départ de la marche et décida de s’installer en tête du cortège afin d’être soutenu dans ses efforts. Mais très vite, et malgré les vitamines très vite avalées, il constata qu’il avançait moins vite que les autres hippocampes et qu’il se faisait dépasser. Que lui arrivait-il ?
C’est vrai qu’il n’avait pas de chaussures montées sur coussin d’air, ni de bâton pour soutenir ses efforts, et que ses jambes étaient un peu plus courtes que celles des autres hippocampes mais quand même !
Encore une fois il arriva après tout le monde, les hippocampes étaient déjà couchés lorsqu’il arriva à la fin de la marche. Personne ne l’attendait. Seul et fourbu, il rentra chez lui. Le lendemain il resta au lit et ne prit pas le départ de la «3ème marche. Il se dit : il me reste un an pour m’entraîner et l’année prochaine j’aurai des mollets d’acier, de nouvelles chaussures et un grand bâton pour me soutenir; je pourrai tenir ma place dans le cortège !
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